Octobre 2015 marqua déjà cinq ans depuis qu’Haïti, après avoir été victime d’un séisme qui a dévasté le pays, a malheureusement connue une autre catastrophe sans précédent qui est l’introduction de l’épidémie de choléra en Haïti. Aujourd’hui, le nombre des personnes victime de cette épidémie ne cesse d’augmenter à travers tout le pays. Selon les derniers chiffres, on compte actuellement environs 9000 morts et 746.000 autres écœurés1.
Suite à la propagation de l’épidémie, le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) et Institut of Justice for Democracy in Haïti (IJDH) ont déposé une plainte sur la demande d’environs cinq mille victimes de choléra par devant l’ONU, réclamant justice et réparation accusant d’avoir versé des déchets dans le fleuve de l’Artibonite. A la grande surprise des victimes, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon dans une interview avec le Journal Miami Herald a déclaré que « La communauté Internationale, y compris les Nations Unies, a une responsabilité morale pour aider le peuple haïtien à endiguer la propagation de cette épidémie de choléra»2.
En Mai 2011, dans un rapport commandé par l’Organisation des Nations Unies (L’ONU) composé d’un panel de quatre experts indépendants montre clairement que les soldats Onusiens ont une grande responsabilité dans l’introduction de cholera en Haïti3.
Sous le regard complice des autorités du pays qui ne manifestent aucun intérêt a ce que les victimes de l’épidémie soient dédommagées, ces dernières ne voulant pas lâcher prise, ont intenté une action collectif (« class action ») contre L’ONU par devant la Cour Fédérale de New York de première instance réclamant Justice et Réparation.
En vue de tenir haut le flambeau de la mobilisation, à l’occasion de la commémoration de la cinquième anniversaire de l’épidémie le mois d’Octobre 2015, plusieurs activités ont été organisées sur la direction de BAI :
Une conférence de presse a été donné par les victimes du choléra au local du BAI, soit le Mardi 13 Octobre 2015 pour continuer à réclamer justice et réparation. Elles ont profité pour critiquer le comportement de l’Etat haïtien qui n’a rien fait en vue de les accompagner dans leurs revendications. Ensuite, elles ont fustigé également l’attitude des candidats à la présidence tout au long de la campagne électorale qui n’ont rien dit sur le dossier du choléra.
Ensuite, le Mercredi 14 Octobre, une exposition de photo des victimes a été affichée contre les murs siégeant le Local de l’ONU à Port-au-Prince, plus précisément dans la commune de Tabarre par nous même les Fellows de Bertha Foundation de BAI en collaboration avec les victimes de choléra. Nous les avions assistées dans la préparation des activités et la coordination des logistiques, tout en les préparant aussi à mieux articuler sur le plan technique leurs revendications. En même temps, ces mêmes activités avaient été organisées par d’autres Organisations à Genève et à New-York. Les mêmes photos ont été affichées également contre les murs siegeant le local de l’ONU à Genève et du coup, ont lancé un site web sur les réseaux sociaux. Ces différentes réalisations ont fait la une dans la presse locale et internationale qui était présente au point que plusieurs articles ont apparu à l’Associated Press, Agent France Presse et sur la première page du Nouvelliste qui est à la fois le plus grand et le plus ancien quotidien en Haïti.
Pour clôturer les activités, un Sitting a eu lieu devant le siège de l’ONU le Jeudi 15 Octobre 2015 ou plus d’un millier (1000) victimes de choléra provenant des communautés de Mirebalais, Boucan-Carré, Saut d’Eau et La Chapelle ont marquées leur présence en vue d’exprimer leur colère et revendications face aux comportements malhonnêtes qu’affiche l’ONU à leur égard.
Pendant les cinq dernières années, les victimes de l’épidémie de choléra n’ont jamais cessé de réclamer de l’ONU justice et réparations. Les différentes démarchent qui ont été effectuées par les victimes durant le mois d’octobre montrent clairement que la lutte va continuer jusqu’à ce que l’ONU accepte d’assumer sa responsabilité envers les victimes de l’épidémie de choléra en Haïti.
En tant qu’avocats stagiaires au Bureau des Avocats Internationaux, ayant bénéficies du programme des «Bertha Fellows » nous sommes disponible en vue de continuer d’accompagner les victimes de cholera dans leurs différentes revendications jusqu’à ce qu’elles trouvent justice de l’ONU.
Ces actions ont été financées grâce à une ‘Impact Opportunity Grant’ de la Fondation Bertha et faisaient partie de la campagne “FaceJustice”, qui a été lancé à l’occasion de la commemoration du cinquième anniversaire de l’introduction du choléra en Haïti. En savoir plus au www.justicecholera.org
Me Ronald Chataigne, Avocat-Stagiaire, Bureau des Avocats Internationaux (BAI)
Me Jonas Pierre-Louis, Avocat-Stagiaire, Bureau des Avocats Internationaux (BAI)
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October 2015 marks five years since Haiti – having already suffered a devastating earthquake – was struck by another catastrophe without precedent: the introduction of a cholera epidemic in the country. Today, the number of victims of this epidemic continues to rise across the country. According to the latest estimates, approximately 9000 people have already died, and 746,000 others have fallen ill.[1]
Following the outbreak of cholera, the Bureau des Avocats Internationaux (BAI) and Institute for Justice and Democracy in Haiti (IJDH) submitted a complaint to the United Nations on behalf of approximately 5000 cholera victims, accusing the UN of having discharged human waste into the Artibonite river, and demanding justice and reparations.
To victims’ surprise, in an interview with the Miami Herald newspaper, UN Secretary-General Ban Ki-moon declared that “the international community, including the United Nations, has a moral responsibility to help the Haitian people stem the further spread of this cholera epidemic”.[2] In May 2011, in a report commissioned by the UN itself, four independent experts had clearly demonstrated that UN soldiers bore primary responsibility for introducing cholera into Haiti.[3]
Victims were unwilling to give up on their rights. In the face of the complicit indifference of government authorities, who have shown no interest in whether victims receive reparations, they instituted a class action against the UN before the US Federal Court of New York of first instance, demanding justice and reparations.
In order to maintain this flame of mobilization, and to commemorate the 5th anniversary of the introduction of cholera, several activities were organized in October 2015 under the direction of BAI :
On Tuesday 13 October 2015, cholera victims held a press conference at BAI’s offices, to continue to call for justice and reparations. Victims also criticized the Haitian government for failing to support them in their appeals, as well as the attitude of Haitian presidential candidates who have failed to speak publicly about cholera accountability throughout their election campaigns.
Next, on Wednesday 14 October, BAI’s Bertha Foundation Fellows – ourselves included – collaborated with cholera victims to install a photo exhibition of victim portraits on the walls of the UN’s premises in Port-au-Prince, in the commune of Tabarre. We assisted victims in preparing their activities and coordinating logistics, while also preparing them to articulate their claims more effectively from a technical (legal) perspective.
Concurrently, these same activities were being organized by other organizations in Geneva and New York. The same photos were installed outside UN premises in Geneva. A website was also launched. These different activities made a significant impact in the local and international press, with several articles appearing in the Associated Press, Agent France Presse, and on the front page of the Nouvelliste, which is Haiti’s oldest and most prominent daily newspaper.
To complete the activities, a protest was held outside the UN’s premises on Thursday 15 October 2015. More than a thousand (1000) cholera victims, from the communities of Mirebalais, Boucan-Carré, Saut d’Eau and La Chapelle took part, in order to communicate their anger and their demands in the face of the UN’s dishonest behaviour towards them.
Over these past five years, victims of the cholera epidemic have never stopped calling for justice and reparations from the UN. The different activities staged during October demonstrate clearly that this fight will continue, and will never cease until the UN accepts its responsibility towards victims of the cholera epidemic in Haiti.
As lawyers in training at the Bureau des Avocats Internationaux, and as beneficiaries of the Bertha Fellow program, we will continue to stand with victims and support them in their demands until they find justice from the United Nations.
These actions were funded through a Bertha Impact Opportunity Grant and formed part of the FaceJustice campaign, which was launched to mark the five year anniversary of cholera’s introduction to Haiti. Learn more at facejustice.org.
Ronald Chataigne, Apprentice Lawyer, Bureau des Avocats Internationaux (BAI)
Jonas Pierre-Louis, Apprentice Lawyer, Bureau des Avocats Internationaux (BAI)
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[1]Journal Haïti Liberté, article intitulé « Cinquième anniversaire d’une épidémie », 20 Octobre 2015 No 14
[2] Miami Herald «United Nations top official goes to Haiti to promote cholera elimination, elections», le 13 juillet 2014, http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/haiti/article1975427.html
[3] United Nations, «Final Report of the Independent Panel of Experts on the Cholera Outbreak in Haiti», Publié le 4 Mai 2011, http://www.un.org/News/dh/infocus/haiti/UN-cholera-report-final.pdf
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